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La vie en prose

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Écrire pour évacuer, écrire pour vivre… C’est parti d’un événement tout bête, une petite frustration comme on peut en vivre des centaines dans une vie. Un petit moment qu’on surmonte en peu de temps et sans laisser de blessures réelles, l’un de ces moments qu’on regarde des années après avec un sourire en coin. Mais cette fois-ci, j’ai eu un déclic et ça ne s’est pas passé comme prévu… Et heureusement !


Nous étions partis en vacances avec ma famille en compagnie de mon meilleur ami pour une dizaine de jours à la plage dans la résidence d’une station balnéaire. A l’époque, âgés de 14 ans, ce qui nous intéressait, c’était de parcourir le coin à vélo et, bien sûr, voir s’il y avait des jeunes. Pourquoi pas rencontrer des filles pour vivre nos premières amourettes de vacances ? Hélas, nous étions partis hors saison et la plage ne comptait alors que quelques promeneurs du dimanche. Heureusement, nous avions fini par rencontrer une fille, survivante de cette ville déserte, avec qui nous vite sympathisée.

Le feeling s’était plutôt bien installé entre mon ami et cette fille. Ils ont donc pris la liberté de m’exclure. Renfermé dans ma chambre, je noyais ma solitude dans la musique en ronchonnant. Un peu déprimé, à la fois envieux de mon ami et content pour lui, j’ai commencé à réfléchir avec un sentiment de colère que je n’arrivais pas à expliquer clairement. Et à cet instant, le déclic ! J’ai pris une feuille, je me suis laissé entraîné par la musique, et j’ai lâché tout ce que j’avais sur le cœur.

Les idées et les sentiments qui se mélangeaient jusqu’alors dans ma tête ont soudain pris forme. Un drôle de dessin est apparu sur la page blanche. Je découvrais le plaisir de la rime efficace, la puissance des mots, mais surtout le poids dont je me délestais à chaque ligne. Comme si le fait de faire apparaître un mot le faisait disparaître de ma tête. Comme si je digérais instantanément un moment pour en faire un souvenir lointain et paisible. C’était génial ! Loin de la réticence provoquée habituellement par une rédac de français, là je pouvais partir dans n’importe quel sens. La rime, franchement, si je m’étais cantonné au cours de poésie selon le programme scolaire, je serai sûrement passé à coté. Mais avec la musique, c’est incontournable. Et pour délivrer ses émotions, c’est un mélange si harmonieux.



Ce texte, je ne l’ai jamais montré à personne. Parce qu’au final j’ai pris cette fâcheuse habitude d’écrire, et que celui-ci n’était qu’un prologue sans grand intérêt pour autrui, ni plus ni moins. Mais depuis, dès que quelque chose occupe mes pensées, c’est indispensable : je dois l’écrire.

Camille, 22 ans, volontaire en service civique, Poitiers


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